Les problèmes et perspectives de développement du continent africain - Tle

Classe: 
Terminale
 

Introduction

Avec une superficie de $30\,383\,684\;km^{2}$, une population de $1\,340\,505\,000\;hbts$ en $2017$, des  ressources considérables, le continent africain compte pourtant peu dans l'économie mondiale.
 
Il est confronté, depuis l'accession à l'indépendance, à des problèmes structurels qui ont jusque là entravé son développement.

I. Les problèmes économiques

I.1. Les insuffisances d'une agriculture à dominante traditionnelle

Environ $52\%$ de la population active de l'Afrique s'adonne à l'agriculture qui fournit près de $25\%$ du P.I.B en $2015.$

Doc.1 : Climat et végétation

 
Face à l'insuffisance de leur potentialité industrielle, beaucoup d'États ont misé leur développement sur l'agriculture. Pourtant, l'Afrique est le seul continent à avoir enregistré au cours des $25$ dernières années une baisse de la production agricole par habitant.
 
L'agriculture a souffert de la décolonisation à la période actuelle de choix erronés voire inadaptés et faisant des cultures de rente une priorité.
 
Ces choix l'ont déséquilibré puis fragilisé. L'élevage trop extensif ne permet pas une bonne production de viande et de lait. Quant à la pêche, elle profite dans ces aspects les plus rentables aux étrangers.
 
En Afrique, l'agriculture souffre de plusieurs maux : 
 
$-\ $ la monoculture de rente qui épuise les sols et crée une dépendance.
 
$-\ $ les attaques nombreuses des ravageurs et les maladies qui causent des dommages aux plantes et aux bétails
 
$-\ $ la non maitrise de l'eau : en effet, les $7\%$ des terres arabes sont irriguées et $4\%$ des réserves d'eau disponible pour l'irrigation sont utilisées
 
$-\ $ l'insuffisance de la mécanisation

I.2. Une faible industrialisation

Malgré les potentiels miniers et énergétiques importants de certains pays (Afrique du Sud, R.D.C), l'industrialisation de l'Afrique demeure très faible. Elle est bloquée par des difficultés d'accès à l'énergie, le problème des infrastructures, la rareté d'une main-d'œuvre qualifiée et une productivité faible.
 
Le tissu industriel est composé surtout d'industries alimentaires et extractives. Cela entraine des conséquences négatives sur les échanges. La production industrielle est faible en terme de part dans le P.I.B et se concentre essentiellement dans les pays du nord (Algérie, Égypte, Maroc, Tunisie) et l'Afrique du sud.

I.3. Les échanges inégaux et un endettement chronique

Le manque d'infrastructures routières, portuaires et aéro-portuaires empêche le développement des échanges commerciaux.
 
La part de l'Afrique dans le commerce mondial a fortement chuté $(2\%$ en $2015)$, alors qu'en $1960$, elle était à $14\%.$ L'organisation du système économique mondial est très défavorable pour l'Afrique. La dégradation des termes de l'échange provoque une raréfaction de devises nécessaires aux investissements et pousse à l'endettement.
 
Ainsi, d'après le F.M.I et la Banque Mondiale, le niveau moyen des dettes de l'Afrique subsaharienne est passé de $25.2\%$ du P.I.B en $2010$, à $94.5\%$ en $2015$, le poids de la dette de l'Afrique est lourd. La dette extérieure publique pèse sur les budgets des pays africains rendant ainsi impossible leur remboursement.

Doc.2 : Organisation de l'espace africain

II. Les problèmes sociaux démographiques et politiques

II.1. Une démographie non maitrisée

Avec un T.A.N de $2.4\%$, la population de l'Afrique pourrait doubler en $2050$ atteignant ainsi $2.4$ milliards d'habitants.
 
Cette situation résulte du maintien d'une forte fécondité, d'une baisse de la mortalité et d'une hausse de l'espérance de vie. La conséquence est que dans plusieurs pays d'Afrique, la prise en charge des préoccupations des jeunes en matière de formation et d'emploi se pose avec acuité.

Doc.3 : Démographie et urbanisation

 
Le manque d'infrastructures scolaires et universitaires ainsi que l'inadéquation entre la formation et les emplois disponibles ne favorisent pas une bonne insertion des jeunes dans le tissu économique.

II.2. Les problèmes de santé et de pauvreté

L'Afrique doit faire face à l'immensité de ses problèmes de santé avec le paludisme, les maladies diarrhéiques, les épidémies de maladie à virus ébola, le SIDA.
 
La pauvreté frappe de plus en plus l'Afrique et constitue un handicap pour son développement. Il faudrait une croissance continue de $7\%$ pendant $152$ ans pour réduire de moitié la pauvreté.

II.3. Les problèmes politiques

Les problèmes politiques de l'Afrique ont pour nom guerre civile, instabilité politique dues à une transition démographique ratée. Cette situation est aggravée par les activités des groupes terroristes. Cela entraine les déplacements massifs forcés des populations.

 

III. Les perspectives

III.1. Renforcement de l'intégration nationale et continentale

Il existe déjà des organisations continentales comme l'O.A et sous régionales comme l'U.E.O.A, la C.E.D.E.A.O, la S.A.D.C, l'U.M.A etc.
 
Les efforts menés pour promouvoir le commerce seront essentiels à la diversification des économies africaines et à l'augmentation de la compétitivité de la région pour bien intégrer la mondialisation.
 
La participation aux échanges et investissements intra-africains et internationaux peut stimuler la compétitivité à différents niveaux.

III.2. Le développement de l'irrigation dans l'agriculture

L'insuffisance en ressources hydriques constitue l'une des contraintes majeures au développement de l'agriculture africaine.
 
Dans le continent seules $7\%$ des terres agricoles sont irriguées. L'irrigation permettrait l'essor des cultures vivrières et l'accroissement de la sécurité alimentaire et ne plus dépendre de la saison des pluies.
 
La modernisation de l'agriculture peut accroitre la production et permettre l'autosuffisance alimentaire.

III.3. La lutte contre la corruption et la promotion de la bonne gouvernance

Beaucoup de ces voies sont déjà balisées par le N.E.P.E.D (nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique) mais l'application de ce programme pose problème.
 
Il faut également développer un leadership capable de défendre valablement les intérêts de l'Afrique dans les négociations internationales (A.P.E), le Franc CFA, changement climatique, contrats miniers ou l'exploitation du pétrole et du gaz.
 
La réforme dans les domaines de l'éducation et de la formation en vue de garantir des ressources humaines de qualité aptes à agir pour le développement du continent est plus que nécessaire.

Conclusion

Malgré ses nombreuses ressources, le continent africain connait un retard dans le domaine économique du fait de plusieurs facteurs notamment la faiblesse de son agriculture, une industrie peu dynamique et des échanges rendus difficiles par le déficit des infrastructures routières et ferroviaires.
 
Toutefois, l'Afrique doit opérer des changements structurels importants pour accroitre son développement.

 

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