L'empire du Jolof - 5e

Classe: 
Cinquième
 

Introduction

Le Jolof était un empire qui d'après la tradition fut fondé par Ndiadiane Ndiaye. L'empire englobait plusieurs états qui à son déclin vont se constituer en puissants entités. L'empire reposait sur une bonne organisation politique et sur une structure sociale pyramidale.

I. Formation du Djolof

L'empire du Djolof englobait les États du Cayor, Baol, Walo, Sine, Saloum, une partie du Fouta-Toro et également une partie du Bambouk. Toutes ces régions correspondent à l'espace sénégambien. C'est entre la fin du $XII^{ième}$ siècle et début du $XIII^{ième}$ siècle qu'il fut bâtit, par Djolof Mbengue. Selon beaucoup, Ndiadiane Ndiaye considéré comme le fondateur de l'empire, pourrait plutôt être un personnage mythique et légendaire. La construction de cet État pourrait être dû l'aboutissement du regroupement, l'élargissement, et de l'organisation du peuple Wolofs a cette époque. En effet, à cette époque en cette région du Djolof, vivaient divers peuples, Toucouleurs, Peuls, Sérères, Sarakholés. Ces divers peuples, au fil des interactions et des brassages, finirent par créer une culture homogène, ainsi qu'une langue commune. Ensembles ils formeront le peuple Wa-laf, ceux du pays Laf, les Wolofs d'aujourd'hui. Ils fonderont l'État du Djolof. Le pays Laf comprend toutes les régions du Waalo, Cayor, Djolof, Baol. Le mot Laf signifiant-la Rive-, Walaf signifie également : les riverains.

II. L'expansion et la dislocation du Jolof

Empire constitué, le Djolof aura à sa tête un Bourba ou roi par excellence. L'empire étendra sa domination sur ses provinces vassales. Mais le Jolof s'effondra en $1549$, avec la mort du dernier empereur Lélé Fouli Fak, qui fut tué lors de la bataille de Danki, qui se déroula près de Diourbel. Il fut tué par Amari Ngoné Sobel Fall, le fils de Déthié Fou Ndiogou Fall, qui allait devenir le premier damel du Cayor. Parmi les premières causes de la chute de l'empire, il y a également la conquête du Royaume du Namandirou vassal du Djolof, par le conquérant Dénianké Koli Tenguella. Le Djolof est resté vassal de l'empire du Mali pendant un siècle. À partir de là, les autres États allaient, tour à tour, prendre leur indépendance jusqu'à réduire le grand empire du Djolof aux dimensions d'une royauté dans la partie centrale du pays. Dans la seconde moitié du $XXIX^{ième}$ siècle, les colons français annexèrent progressivement tous les royaumes du Sénégal. Le Djolof fut le dernier royaume annexé avec le dernier bourba djolof, Bouna Alboury Ndiaye , sous l'impulsion de Louis Faidherbe.

III. La civilisation du Jolof

La civilisation du Jolof s'analyse dans son organisation sociale politique, économique et religieuse.

1) L'organisation sociale

La société wolof est une société hiérarchisée. Elle a une division en clans et castes. A côté de cette division en familles, il existe une division à la forme pyramidale où le sommet est occupé par la noblesse, subdivisée en garmi qui constitue la famille royale et ayant droit à la couronne, en tagne (qui sont des princes de filiation masculine, ne pouvant prétendre au trône), en kangame qui sont des chefs exerçant des fonctions de commandement territorial, en chef de canton, de village et en tara. Ensuite vient la caste des baadolos qui sont les roturiers et libres de toute souillure c'est-à-dire « immaculé du sang captif ou de gnégno ». Entre les nobles et les baadolos il y avait les diambours qui sont des hommes libres et propriétaires terriens. Les castes sont celles des teugs (forgerons, bijoutiers), les oudés (tanneurs et cordonniers), les tamakat (joueurs de tama), les khalbane (chanteur par guitar), les malo et bambado (tisserand et tamakat), les sègnes et laobés (fabricants de pirogues et d'ustensiles de cuisine) et les griots (guéweul ou gawlo). Enfin à la base de la pyramide se trouvent les diaam ou captifs, divisés en captifs de couronne (jaami buur), captifs de naissance (ou jammi juddu) et ceux qui sont achetés (ou jaam sayoor). L'ensemble des captifs d’une personne ou d’une famille est appellé « gallo ».

2) L'organisation politique

En ce qui concerne l'organisation territoriale, le Djolof était divisé en lamanats, tous dirigés par un lamane. Le bourba est assisté dans son gouvernement par les dignitaires, l'héritier présomptif, le viceroi, les chefs de canton, les chefs locaux des douze principaux villages, les grands électeurs, les gouverneurs de province.

3) L'organisation économique

Le système économique du Djolof reposait sur l'agriculture, l'élevage, la pêche, l'artisanat et le commerce. L'agriculture est le secteur dominant lié à la pluie et aux crues des fleuves. Les récoltes portaient sur le mil, le riz et les tubercules. L'élevage était contrôlé par les peuls nomades et la pêche pratiquée dans l'océan atlantique et le fleuve. Le commerce était basé sur le troc.

4) L'organisation religieuse

Au plan religieux, dès le début de sa création, l'Islam est venu cohabiter avec la tradition tiédo grâce aux marabouts toucouleurs, mandingues, soninkés, et maures. Plus tard, El Hadji Malick Sy et Cheikh Ahmadou Bamba vont parachever l'islamisation du Djolof à la fin du $XIX^{ième}$ siècle.

Conclusion

L'histoire du Djolof n'est pas à confondre avec celle d'une ethnie, car elle est celle d'un État, d'un peuple et d'une nation qui a voulu ou fut obligé de s'unir pour relever les défis de la vie commune. La destruction de son unité entraina la formation des grands empires du Sénégal. Certaines valeurs de la civilisation engendrée par l'empire, détermine encore le comportement de certains sénégalais.

Support de cours

Document n°1 : L'empire du Djolof

 

Document n°2 : de la formation à la dislocation

Les Almoravides, moines guerriers berbères du Sahara partis à la conquête du Maroc et de l'Algérie, prolongèrent leur périple jusqu'au fleuve Sénégal et renversèrent l'Empire du Ghana. Mais seuls les Toucouleurs au Nord se convertirent, le Sud du territoire, peuplé par des Mandingues et des Soussous vit se fonder l'Empire Songhaï, s'étendant du Niger à la côte comprise entre la Gambie et le Sine. Au $XIII^{ième}$ siècle l'Empire du Mali, ou Malinké, s'étendant sur les principales tribus du Sénégal et de la Gambie, fut fondé par les guerriers mandingues et Soundiata, victorieux à la bataille de Karina $(1235)$ contre l'armée de Soumangourou Kanté, souverain ghanéen du Sosso. Au $XIV^{ième}$ siècle l'Empire mandingue atteint son apogée. Son territoire s'étend de l'océan Atlantique à Agadès, et de la forêt guinéenne au coeur du Sahara. Le déclin de l'Empire est survenu après la mort de Kankan Moussa, dés lors les mandingues émigrèrent vers la Casamance où ils constituent aujourd'hui l'une des principales ethnies. Suite à l'effondrement de l'Empire mandingue, Ndiadiane Ndiaye, descendant des Almovarides, fonde l'Empire du Djolof s'étendant sur le Walo, le Kayor, le Baol, le Sine-Saloum, le Dimar et une partie du Bambouk. L'Empire devient le fondateur de l'unité culturelle des Wolofs qui constitue actuellement le plus important groupe ethnique du Sénégal. A partir de $1559$, l'Empire finit par se dissocier sous la poussé des régions réclamant leur autonomie, et en premier lieu le souverain du Kayor. Les confrontations se poursuivent jusqu'en $1886$, date de la bataille de Yang-Yang, où l'armée du Djolof écrase celle du Kayor.   

Document n°3 : Du Djolof aux Wolofs

Au $XIV^{ième}$ siècle, sous l'impulsion d'Abou Beker Ben Omar, descendant des Almoravides, naît l'empire du Djolof ; il est à l'origine de l'unité culturelle des Wolofs, qui constituent, aujourd'hui, le plus important groupe ethnique du Sénégal. Le Djolof commence par absorber les petites royautés qui se disputaient les dépouilles de l'empire du Mali. il construit ensuite une société hiérarchisée, rigide, rappelant un peu l'Inde et ses castes. Très vite, les ambitions personnelles lézardent les bases de ce nouvel empire. Le Djolof éclate à la fin du $XVI^{ième}$ siècle. Les luttes fratricides s'y poursuivront pendant trois cents ans.
 
Auteur: 
Penda Dieye

Commentaires

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Ce document m'a été d'une grande utilité pour mon cours. Merci c'est bien détaillé

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Avez vous des preuves palpables de la vassalisation du djolof par le mali ?pourquoi la tradition orale wolof ne connait pas l'empire du mali elle ne parle pas de cette epoque

Bonjour, Bravo pour le contenu ! Dommage, de nombreuses erreurs ! Merci

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