Le modèle économique Japonais : Caractéristiques et problèmes - Tle
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Introduction
En $1945$ après la reddition, on parle "d'année zéro" pour le Japon. Tant les destructions matérielles et économiques et le choc moral est profond. Cependant, en moins de $30$ ans, la construction est achevée et l'économie japonaise s'estimait au second rang de l'économie mondiale derrière les U.S.A.
Le Japon a joué un rôle majeur dans l'émergence économique de l'Asie-Pacifique.
Aujourd'hui, le modèle de développement japonais qui se fonde sur des facteurs naturels et humains, souffre de quelques dysfonctionnements.
I. Les fondements de l'économie japonaise
La réussite du modèle économique japonais n'est pas un miracle, elle est le résultat de la mise en œuvre d'un ensemble de facteurs polico-financier, industriel, commercial et social.
I.1. Les atouts du milieu naturel
Cet espace se situe dans la zone des Moussons. En hiver, les vents vont du continent vers les océans indien et pacifique ; ce sont les moussons sèches et froides.
En effet, les vents vont des océans vers les terres fermes, amenant de grandes quantités de pluie ; c'est la mousson humide.
Le Japon reçoit des quantités élevées permettant la ruée aux cultures intensives. Les pluies sont mieux réparties que chez les voisins continentaux.
L'espace maritime est immense, ce qui est synonyme de richesse halieutique.
Le Japon doit sa place mondiale dans la pêche au "Opurlling" qui favorise la reproduction des poissons au large des côtes grâce à la rencontre des courants maritimes Kuroshio et Oyashio.
La littoralisation de son espace, avec plus de $33000\;km$ de côtes, lui confère une place de choix en apport nutritif, développement d'activités portuaires et la mise en place des Z.I.P (zone industrialo-portuaire).
Doc. 1 : Organisation de l'espace japonais
I.2. Un État fédéral à économie capitaliste
L'archipel nippon a mis en place un système économique capitaliste depuis l'ère du Meiji.
Cette économie fondée sur un libéralisme originale est basée sur un État interventionniste à la fois pilote et régulateur économique à travers les actions coloniales combinées de la banque du Japon, du M.I.T.I et des ministères du Japon.
C'est un système libéral où l'intervention de l'État se réalise à travers trois instruments.
$-\ $ La compétitivité par une pression fiscale faible et des dépenses sociales et militaires maitrisées.
$-\ $ La collaboration entre l'État et les entreprises et surtout avec le patronat regroupé au sein d'un puissant syndicat appelé Keidanren en particulier lorsqu'il s'agit d'élaborer une nouvelle stratégie ou de régler les conflits.
$-\ $ Recherche et développement est le troisième pilier du système économique japonais, et emploie environ $4\%$ du P.I.B et est assuré à $20\%$ par l'État et $80\%$ par les privés.
Ce modèle s'appuie sur les zaïbatsu ; c'est à dire les grandes firmes qui travaillent en sous-traitance avec près des $\dfrac{2}{3}$ des P.M.E/P.M.I.
Cette organisation résulte d'une structure duale de l'économie dont l'objectif est d'amortir le choc des crises et reconversion industrielle.
L'entreprise jouit d'une paix sociale sous-tendue par des rapports sains entre employeur et employé.
L'absentéisme et la grève sont rares car, l'entreprise exige un dévouement à ses intérêts et au travail de qualité que traduit le slogan "zéro faute zéro stock zéro retard"
II. Les caractéristiques de l'économie japonaise
II.1. Une puissance industrielle incontestable
Le Japon doit sa $3^{e}$ place économique mondiale grâce à une industrie performante. A la faveur d'un esprit de créativité et d'innovation des japonais le secteur industriel s'adapte aux besoins du marché mondial. Depuis la crise pétrolier des années $70$, le Japon s'est réorienté vers de nombreux domaines industriels : la robotique, l'informatique, l'électronique, les nanotechnologies et l'environnement.
Il reste toutefois puissant dans les secteurs classiques comme l'automobile. Sa production électronique est réalisée à $65\%$ en dehors du pays, surtout en Chine et en Asie Orientale.
Il dispose de près de $10\%$ du parc mondial d'automobile avec les marques comme Toyota, Nissan, Mitsubishi, Honda. Sa croissance se base sur les keiretsu ; c'est à dire les conglomérats d'entreprises diversifiées ayant des participations croisées dont Mitsubishi (première banque du pays), constructeur d'automobiles, industrie chimique, producteur de composants électroniques et appareils photographiques.
II.2. Une puissance commerciale extravertie
L'économie japonaise est tournée vers l'extérieur.
Le Japon, $4^{e}$ puissance commerciale représente environ $1\%$ des échanges mondiaux et $6.23\%$ du P.I.B mondial en $2016.$
$2^{e}$ économie mondiale, la balance commerciale japonaise est déficitaire et le commerce extérieur nippon s'appuie sur l'industrie.
Depuis $2007$ la Chine est devenue le premier partenaire commerciale du Japon et présente $20\%$ de ses échanges extérieurs.
Les filiales commerciales des multinationales japonaises, les Sogo shosha (maisons de commerce) et l'organisme d'État soutiennent la recherche et la création de débouchés commerciaux étrangers.
II.3. Une forte capacité financière
Le Japon s'appuie sur les hautes technologies en investissant $3.6\%$ du P.I.B dans la recherche et développement.
Les investissements croisés sont aussi importants. Le Japon est le premier investisseur en Chine avec près de $20000$ entreprises. Sa puissance financière s'appuie sur les sorties de capitaux grâce à l'excèdent considérable et permanent de la balance de paiement, un fort niveau d'épargne et la hausse du Yen qui lui donne d'énormes réserves monétaires.
III. Les problèmes du modèle économique japonais
III.1. Les problèmes physiques et socio-démographiques
L'archipel japonais est l'un des espaces les plus dangereux du monde. Il est frappé par de violents cyclones, des typhons et est ravagé par des pluies diluviennes qui détruisent les rizières.
Les tsunamis provoquent les catastrophes les plus meurtrières. La zone la plus exposée au danger est la façade littorale pacifique. Les espaces industrialo-portuaires sont particulièrement menacés.
Donc. 2 : Le relief
La politique japonaise en matière démographique toujours été une politique anti-natalité active. Le pays connait un vieillissement rapide de la population ($25.25\%$ de plus de $65$ ans) avec un T.A.N de $-0.2\%.$
Cette décroissance démographique et l'allongement de l'espérance de vie produisent un alourdissement des dépenses de santé et de charges sociales.
A ce fait, il faut ajouter un taux de chômage important qui atteint $4\%$ et qui touche les hommes carton (les SDF) les Burakumin (les pains), les intouchables et les immigrés venus d'Asie du Sud-Est.
III.2. Les problèmes socio-économiques
L'agriculture japonaise est marginalisée. La production alimentaire et les matières premières font défaut. Le Japon dépend nettement du marché américain. L'éclatement de la bulle spéculative a entrainé une baisse à répétition à la bourse de Tokyo.
Les grandes banques victimes de créances douteuses doivent s'appuyer sur le soutien de l'État.
La population japonaise est inégalement répartie dans l'espace. On peut opposer l'endroit et l'envers.
$-\ $ L'endroit est la côte pacifique ; c'est à dire la façade industrielle et urbaine.
$-\ $ L'envers est la côte Ouest, sur la mer du Japon. C'est une façade plus rurale et moins industrielle. Le contraste le plus pertinent est celui qui oppose la mégalopole et le reste du pays.
III.3. Une faible soft et hard power
Le Japon n'est pas une puissance diplomatique et militaire. Il est surnommé "géant économique mais moins politique".
En effet, le Japon ne pilote pas d'associations politiques ou économiques. Il ne dispose pas de siège permanent au conseil de sécurité de l'O.N.U. Son armée est constituée de forces d'auto-défense qui ne peuvent ni possèdent l'arme nucléaire, ni intervenir militairement à l'étranger.
Aujourd'hui, le Japon est reconnu comme une puissance militaire disposant du $5^{e}$ budget mondial avec $47700000$ de dollars soit, $1\%$ du P.I.B.
Conclusion
Avec un modèle économique original, le Japon est devenu une grande puissance économique.
Mais les limites du développement se font sentir dans les domaines physiques et énergétiques. Il est aussi frappé par la récession sans précédent qui chape les fondements structurels de sa puissance économique.
Commentaires
Babacar CISS (non vérifié)
mar, 02/16/2021 - 19:34
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