Technique de commentaire philosophique

Présentation

Un commentaire est tout d’abord une analyse de texte pour dégager un intérêt philosophique. Dans cette dynamique, même si la connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas obligatoire, le commentaire philosophique exige une bonne compréhension du texte proposé ainsi que la question soulevée afin de faire leur compte rendu. Puisque derrière toute question philosophique se trouve un problème, il s’agit de comprendre la solution (la thèse) ainsi que la démarche ou le raisonnement de l’auteur pour y arriver. Cet
aspect du commentaire démontre d’ailleurs qu’il est essentiellement une explication qui doit être fidèle au sens du texte.Un commentaire est ensuite une évaluation pertinente de la solution ou de la démarche de l’auteur. Cette évaluation doit prendre le recul nécessaire pour garder un esprit critique par rapport à la solution de l’auteur ou à la question soulevée par le texte.C’est d’ailleurs l’esprit critique que doit avoir tout exercice qui justifie le deuxième aspect qui consiste à user de sa réflexion pour déceler la valeur philosophique d’un texte.
Bref un commentaire est aussi bien une explication qu’une discussion de texte. C’est donc un exercice philosophique complet qui ne doit pas se réduire à une simple paraphrase du texte afin de nous dédouaner d’une réflexion sur le texte. En effet il s’agit surtout de percevoir le sens et la signification des idées du texte et de leurs
enchainements. Un travail préalable qui se fait au brouillon est alors nécessaire. Dans cette phase, il faut se poser deux questions fondamentales :
De quoi parle le texte ? Cette question nous permettra de déterminer le thème ou l’objet du texte.
Comment l’auteur y parle-t-il ? Cette question nous permettra de déterminer la structure du texte ou la progression de la thèse de l’auteur.Au même titre qu’une dissertation, le commentaire comprend trois parties que sont l’introduction, le développement et la conclusion.

I L’introduction

L’introduction d’un commentaire n’est pas le résumé du texte proposé. Elle n’est pas non plus une biographie ou une bibliographie de l’auteur du texte. De plus il n’est nullement besoin de tracer les grandes lignes de la philosophie générale de l’auteur même s’il est bon de le savoir. Ces écueils évités, une introduction doit respecter les trois pointsessentiels :
Poser le problème qui est discuté dans le texte. Ce problème peut empiéter sur d’autres questionnements. Cette forte probabilité nous amène à poser d’autres questions en rapport avec le sujet. Ce qui est surtout fondamentale dans ce point est de trouver la question principale du texte et pour ainsi dire le problème qu’il traite.Pour ce faire il faut se poser la question de quoi parle le texte ? celle-ci nous aidera
certainement à dégager le thème et la thèse de l’auteur ainsi que la contradiction que celle-ci peut suscitée en se référant à d’autres auteurs.
Annoncer la structure du texte. Ce point répond à la question : comment l’auteur y parle-t-il ? Un problème étant posé dans un texte, il importe de savoir les différentes étapes de l’argumentation de l’auteur pour apporter sa thèse. Ce qui est fondamentale dans ce point est de déceler la progression de la thèse. Il faut se
rappeler qu’un texte peut se présenter comme un tout qui n’est pas forcément divisible en parties distinctes. Toutefois un texte philosophique est toujours une argumentation dont il faut saisir l’élaboration en s’appuyant sur les moyens et les modes de transmission utilisés par l’auteur.
Annoncer le plan de votre travail : le commentaire est à la fois un compte rendu et une réflexion qui se fonde sur un texte. Il s’agit alors de savoir comment s’y prendre
pour faire son commentaire tout en respectant ces deux exigences. Ce qui est fondamentale dans ce point est de tracer de manière très brève la stratégie ou l’ordonnancement de vos idées. Ce n’est obligatoire de faire un commentaire linéaire ; il s’agit surtout de décliner les idées avancées et leur enchainement quelque soit la ligne où elle se trouve L’introduction se présente donc comme la partie cruciale qui doit montrer d’ores et déjà
que le texte est compris. C’est pourquoi on ne peut la rédiger qu’après avoir lis et relis plusieurs fois le texte et de faire l’essentiel du travail de commentaire au brouillon.

II Le développement

C’est le commentaire proprement dit et comporte deux parties ; la partie explicative et la partie critique.
La partie explicative : il s’agit de comprendre de manière fidèle et juste les idées de l’auteur. Il faut surtout éviter de paraphraser l’auteur ou de faire un commentaire linéaire du texte. Il ne s’agit pas non plus de disserter sur un thème favori repéré dans le texte. Expliquer c’est rendre compte des idées de l’auteur et de leurs articulations. De ce fait, savoir le rôle des connecteurs logiques est d’un grand apport pour comprendre l’articulation du texte. De plus, savoir ce rôle nous permettra de distinguer l’idée principale des idées secondaires. C’est parce qu’un commentaire est d’abord une analyse (une subdivision) puis une reconstitution (une synthèse) de l’idée principale et des idées secondaires qu’il nous faut saisir l’enchainement des idées. Chemin faisant, il est possible d’expliquer les concepts trouvés dans le texte lesquels peuvent avoir des nuances selon les auteurs. La règle d’or de cette partie est la fidélité au sens du texte et la neutralité dans cette partie
La partie critique : c’est une réflexion sur la question philosophique soulevée dans le texte ou sur la réponse apportée par l’auteur. Avec cette dernière option, il s’agit de dire si cette réponse est recevable ou non. Il est également possible d’apporter des réserves ou de s’inscrire en faux contre la pensée de l’auteur. Recourir à d’autres auteurs qui ont apporté des réponses différentes à la question posée nous évitera de faire une partie critique vide ou formelle. Faire une partie critique pertinente exige alors qu’on avance des idées philosophiques bien argumentées. En effet au moment où la partie explicative exige fidélité à l’auteur,
la partie critique, quant elle, est une réflexion libre sur le problème soulevé par le texte. On ne doit perdre vue que dans cette partie, votre pensée est aussi
importante sans oublier que ce n’est pas l’occasion de disserter sur autre sujet Bref le développement est le corps du devoir. Elle doit se présenter comme un tout cohérent en s’efforçant de s’aider avec des phrases de transition ou des questions partielles intégrant un thème du texte. Un développement bien rédigé apporte sa propre conclusion

III La conclusion

Il faut un petit rappel des idées développées dans le texte qui permet de saisir le sens du texte. En effet la conclusion est un bilan de la réflexion de l’auteur mais aussi celui de votre propre réflexion afin de dégager l’intérêt philosophique du texte.La conclusion est donc une vision globale, un panorama de tout le traitement du sujet depuis l’introduction. Se référant à l’introduction, on ne perd de vue les questions qui ont été posées ; de même faisant appel au développement, on ne néglige surtout pas la démarche ou l’analyse de l’auteur tout en se limitant aux point essentiels.Bref la conclusion bien faite correspond point par point à l’introduction et constitue la réponse des questions posées dans l’introduction.

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