Deuxième partie : Activité cardiaque et pression artérielle : Automatisme cardiaque - Ts

Classe: 
Terminale
Thème: 
5 Activité cardiaque et régulation de la pression artérielle
 

Introduction 

Le cœur est le moteur du système cardio-vasculaire, dont le rôle est de pomper le sang qu'il envoie vers tous les tissus de l'organisme. 
 
Il est doué de battements qui sont indépendants du système nerveux : d'où son automatisme
 
Après avoir mis en évidence le siège de l'automatisme cardiaque, nous aborderons les différentes théories explicatives de cette automatisme cardiaque.

I. Mise en évidence de l'automatisme cardiaque

I.1 Observation

$-\ $ Le cœur continue de battre lorsqu'on détruit les centres nerveux (encéphale et moelle épinière).
 
$-\ $ Un cœur isolé de l'organisme et maintenu en vie par immersion dans (ou perfusion avec) un liquide de Ringer, continue de battre. 
 
$-\ $ Nul n'est capable d'arrêter de façon volontaire le fonctionnement de son cœur.

I.2 Conclusion

L'origine des battements cardiaques est donc dans le cœur ; c'est un organe au fonctionnement automatique : on parle d'automatisme cardiaque.

II. Siège de l'automatisme cardiaque 

II.1 Chez les batraciens

II.1.1 Expériences : Les ligatures de Stanius

Pour rechercher les causes de l'automatisme chez le cœur de grenouille, Stanius procède à des ligatures sur des cœurs (voir tableau).
 
 

II.1.2 Conclusion :

L'analyse de ces résultats montre qu'il existe au niveau du cœur trois centres responsables de l'automatisme cardiaque :
 
$-\ $ Le ganglion de Remark situé dans le sinus veineux, est le siège principal de l'automatisme cardiaque
 
$-\ $ Le ganglion de Bidder situé dans le ventricule est le centre secondaire
 
$-\ $ Le ganglion de Ludwig situé dans l'oreillette droite exerce une action inhibitrice sur le ganglion de Bidder.

II.2 Chez les mammifères 

II.2.1 Anatomie du cœur de mammifère

 

II.2.2 Expériences 

$\bullet\ $ Sur un cœur isolé et perfusé, lorsqu'on détruit le tissu nodal, le cœur cesse son activité.
 
$\bullet\ $ Sur un cœur dénervé (isolé des nerfs) dont le faisceau de His a été sectionné, on observe que le rythme des oreillettes demeure normal alors que celui des ventricules devient de plus en plus lent : 
 
On parle de dissociation auriculo-ventriculaire.
 
$\bullet\ $ L'implantation d'électrodes réceptrices reliées à un oscillographe dans le nœud sinusal et le nœud septal permet de recueillir des manifestations électriques liées à l'automatisme cardiaque (électrocardiogramme).

II.2.3 Conclusion

Le tissu nodal (nœud sinusal, nœud septal, faisceau de His, réseau de Purkinje) est responsable de l'automatisme cardiaque chez les mammifères.

III. Théorie explicatives de l'automatisme cardiaque

III.1 Théorie neurogène

L'interprétation des expériences de ligatures de Stanius montre que ce sont des ganglions qui sont à l'origine des battements automatiques du cœur.
 
Cette théorie est qualifiée de neurogène ou neurogéniste car elle implique le tissu nerveux intracardiaque.

III.2 Théorie myogène

III.2.1 Observations

$\bullet\ $ Chez l'embryon de poulet, le cœur commence à battre dès la $30^{ième}$ heure d'incubation, alors qu'il est encore dépourvu de structures nerveuses.
 
$\bullet\ $ Mises en culture, les cellules myocardiques d'embryon de poulet se contractent spontanément.

III.2.2 Conclusion

Donc la théorie neurogéniste disparait aujourd'hui au profit de la théorie myogéniste qui pense que l'origine de l'automatisme cardiaque se trouve dans le myocarde (muscle cardiaque) en particulier le myocarde sinusal.

IV. Importance du tissu nodal dans l'automatisme cardiaque

Les potentiels d'action à l'origine des contractions cardiaques naissent de façon automatique et rythmique dans le nœud sinusal (ou nœud de Keith et Flack), puis se transmettent dans le myocarde auriculaire (et sont responsables de la systole auriculaire), puis au nœud septal (nœud d’Aschoff Tawara), ensuite au faisceau de His et enfin au réseau de Purkinje pour induire la systole ventriculaire. 
 
Ainsi, c'est le nœud sinusal qui impose son rythme à l'ensemble du cœur. 
 
Il est appelé pour cela entraîneur cardiaque ou pace maker. 
 
Ces potentiels d'action sont appelés électrocardiogramme $(ECG).$
  
Le nœud septal et le faisceau de His n'expriment leur rythme propre que lorsque le nœud sinusal est détruit ou isolé ; une hiérarchie s'établit entre ces différents centres comme suit :
 
$\text{Nœud sinusal }\Longrightarrow\text{ nœud septal }\Longrightarrow\text{ faisceau de His }\Longrightarrow\text{ réseau de Purkinje.}$

Conclusion

L'origine des battements cardiaque est donc dans le cœur même ; le cœur a donc un fonctionnement automatique : on parle d'automatisme cardiaque. 
 
La théorie myogéniste semble aujourd'hui mieux adapter à l'explication de l'origine de ces battements cardiaques.
 
Auteur: 
Daouda Tine

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